Hommage à Samuel
Samuel, je vais me permettre de te tutoyer, de ”parler” à ta place. Toi et moi nous étions collègues. Toi, dans ton collège citadin proche de la capitale, moi dans mon école rurale au fin fond du Midi.
Vendredi 16 Octobre, c’était le premier jour des vacances. Je suppose que pour toi aussi, elles étaient les bienvenues après les semaines difficiles que nous venions de passer.
Sans trop me tromper, je pense que tu avais prévu de passer un peu de temps en famille (pas assez à ton goût) et du temps pour préparer tes cours (un peu trop au goût de ta famille). Tu aurais expliqué qu’il faut du temps pour préparer des cours accrocheurs, intéressants pour tes élèves, pour les aider devenir des citoyens libres et éclairés.
Mais un fou de Dieu a décidé de t’ôter la vie, de te décapiter... Que ça fait mal d’écrire ce mot... Tout ça pour un cours sur la liberté d’expression.
Moi, j’ai l’impression d’avoir perdu un ami proche.
Mes pensées vont vers toi, ton fils, ta famille et ceux que tu aimais. Ta mémoire vivra à travers eux et à travers tous ces élèves qui auront eu l’honneur de t’avoir comme professeur.
Ton combat pour la liberté d’expression, c’est à nous maintenant de le poursuivre, de l’amplifier, sans relâche.
Demain, c’est pour toi que j’ouvrirai mon école.
Œuvre de l’artiste Street Art AL1 (Angers)
